Rémi Larson, alias BINOKL, est un artiste normand né au Havre le 28 avril 1982. Il vit aujourd’hui à Rouen. Passionné de dessin depuis sa première trousse de feutres, le petit Binokl commence par reproduire les Monsieur Madame de Roger Hargreaves, très simples et vivement colorés, qui influenceront de manière significative le style de l’artiste. Un peu plus tard, il découvre la BD et les mangas, séduit notamment par le style d’Akira Toriyama et les personnages de la célèbre série Dragon Ball. Puis c’est l’entrée au Lycée.
Entrainé dans les rues de Dieppe par Guillaume, son frère ainé, Binokl découvre l’univers du graffiti. Ce qui l’intéresse particulièrement dans cette nouvelle forme artistique, c’est qu’il n’y a aucune limite de format. L’adolescent s’adonne donc au graff pendant plusieurs années, avec pour idoles le MAC Crew, Mode2, Basquiat, Steph, Mist et bien d’autres. S’apercevant très vite que la plupart des personnages qu’il représente portent des lunettes, Rémi choisit comme nom d’artiste BINOKL.
Bien aidé par le sale temps normand, il finit par rentrer chez lui, au chaud. Mais ce qu’il gagne en confort, il le perd en espace de travail. Et sans atelier pour travailler, il va devoir s’adapter à ses nouvelles contraintes. C’est dans ce contexte qu’il va forger son style, épousant Posca, le célèbre marqueur peinture rencontré quelques années auparavant. D’abord, l’avantage de cette technique, c’est qu’elle est très peu salissante : “Quand je travaille au pinceau, je ne peux pas m’empêcher d’en foutre partout ! Et dans mon salon, je préfère éviter. Par contre, c’est une technique que je prévois d’aborder plus tard, quand j’aurai la place”.
Binokl trace donc son univers au Posca noir, remplissant les espaces vides de petites formes répétées aux couleurs foncky fresh. Univers qu’il qualifie lui-même de Bionic Ethnic. Le style est précis, hypnotique, et laisse apparaître d’autres influences (moins street) comme Picasso, Kandinsky, ou encore Dali. Véritable touche à tout, il investit multitude de supports : papier, feuilles de bois, verre, résine, textile, vinyles, sneakers, instruments de musique … Donnez lui n’importe quel objet, plan ou volumique, du moment que la surface est lisse, il en fera quelque chose.
Adepte des performances live, il aime particulièrement cet exercice qu’il pratique dès que l’occasion se présente. Ressentir le public et s’adapter à l’ambiance, à la musique, il adore ça : “Les gens me regardent, et je sais qu’à tout moment je peux me foirer ! ça fout un peu la pression et j’avoue que ça me plait bien”.